Calcul distribué
Un radio télescope, ici « The Dish » de l’université de Stanford. En informatique, le calcul distribué consiste à répartir une charge de calcul, généralement conséquente, sur plusieurs microprocesseurs. Apparue dans les années 1970, la technique s’est imposée pour contourner la faiblesse (unitaire) des ordinateurs de l’époque face à l’ampleur de certains calculs à effectuer.
Ainsi, il n’est plus nécessaire de disposer d’un onéreux supercalculateur pour effectuer des calculs complexes ou traiter de gigantesques masses de données : il suffit de disposer de suffisamment d’ordinateurs et de leur distribuer, à chacun, un fragment du calcul à effectuer !
Bien sûr, encore faut-il disposer de l’architecture logicielle nécessaire et d’un réseau performant pour relier les machines entre elles…
Côté logiciel, on fait appel au middleware, dont BOINC (Berkeley Open Infrastructure Network Computing) est la composante la plus connue. Et côté matériel, que se passe-t-il si on ne dispose pas de suffisamment d’ordinateurs pour la tâche à effectuer ? Alors on fait appel à la générosité des internautes !
Partant du principe qu’un ordinateur allumé est souvent inactif (oubli, pause, téléphone, distraction, etc.) et mettant à profit la généralisation d’internet, l’université de Berkeley, en Californie, eut la géniale idée de confier une partie des données informatiques issues de l’observatoire d’Arecibo à des particuliers volontaires…
Le programme se nomme SETI@home, et il consiste à rechercher des signes d’intelligence extra-terrestre en analysant le bruit cosmique. Concrètement, il suffit de télécharger un logiciel qui prend la forme d’un économiseur d’écran et, à chaque fois que l’ordinateur est inactif, il télécharge une part de la gigantesque moisson de données à analyser… Depuis 1999, des millions d’internautes ont participé à ce projet et la puissance obtenue est un multiple (à deux chiffres) de celle d’un supercalculateur pour une fraction de son prix, essentiellement consacrée à l’enregistrement des données traitées.
Et que donna le projet SETI@home ? Pour l’instant rien, à part démontrer de façon magistrale l’intérêt de la formule… Mais l’espace est infini et la recherche continue !
Après ce succès technique, d’autres projets d’envergure furent achevés, comme le séquençage du génome humain, dont une part importante fut réalisée par des internautes anonymes… Actuellement, nombre de ces projets de recherche sont coordonnés par la World Community Grid qui attend, en ce moment même, que vous leur offriez un peu de temps machine, celui de votre précieux ordinateur quand il est inactif !
À moins, biens sûr, que vous ne préfériez vous aussi participer à l’écoute de l’espace…