Overclocking
L’overclocking extrême, une pratique qui donne lieu à des compétitions (Crédit Movistar Campus Party) L’overclocking, ou comment dépasser la fréquence nominale d’un microprocesseur (exprimée en MHz) et obtenir ainsi de meilleures performances sans débourser plus ! Presque aussi vieille que l’informatique, cette pratique consiste à jouer sur le coefficient multiplicateur du processeur, et/ou à augmenter la cadence des divers bus présents sur la carte mère jusqu’à parvenir au résultat escompté.
Pour comprendre la méthode, il est nécessaire de remonter jusqu’à la fabrication des microprocesseurs : ces derniers sont, à partir d’une architecture donnée, produits à la chaine sous forme de Waffer, une sorte de galette en semi-conducteurs qui contient les microprocesseurs fraichement usinés. Cela implique que tous les microprocesseurs de la famille Intel Core i5, par exemple, issus de la même série de fabrication auront les mêmes capacités intrinsèques, du moins en théorie.
Néanmoins, pour des raisons de segmentation tarifaire, mais aussi pour qualifier des produits ayant échoué aux tests de montée en haute fréquence, les microprocesseurs sont souvent cadencés artificiellement à une fréquence donnée (celle réclamée par l’essentiel du marché, soit le milieu de gamme) et vendus au prix correspondant même s’ils sont capables de meilleures performances… Cette standardisation « forcée » s’obtient par une limitation du coefficient multiplicateur à l’intérieur du CPU, une limitation qu’il est possible de contourner grâce aux fabricants de cartes-mères au détail (Asus, Gigabyte, MSI, etc.) qui facilitent le procédé en permettant de paramétrer de façon très approfondie une multitude de paramètres comme la tension, la fréquence des bus et le temps de latence des mémoires, parmi beaucoup d’autres.
Ainsi, tous les processeurs du marché actuel parviennent souvent à dépasser d’un tiers leur fréquence nominale verrouillée. Des passionnés arrivent souvent à la doubler de façon stable, mais au prix de modification du matériel d’origine. En effet, une plus haute fréquence implique plus d’opérations par seconde, donc une plus grande puissance de calcul. L’ordinateur est donc incontestablement plus rapide, mais il consomme aussi plus d’électricité, et partant de là, son dégagement de chaleur augmente… Si cette hausse n’est pas maîtrisée par une meilleure dissipation thermique, en changeant le ventirad, et/ou en améliorant la ventilation du boîtier par exemple, l’échauffement excessif peut engendrer des erreurs système à répétition, voir la destruction du microprocesseur.
L’overclocking est donc une affaire de passionnés, généralement expérimentés, et il convient au minimum de s’instruire sur la discipline avant de s’y essayer.
À noter que si l’overclocking peut devenir « extrême » et aller jusqu’au triplement de la fréquence nominale, il est alors tenté par des spécialistes visant un challenge particulier, parfois à des fins publicitaires. Pour atteindre ces très hautes fréquences de fonctionnement, des procédés sophistiqués sont utilisés, comme le refroidissement par eau, ou par azote liquide, associés à des montages spécialement élaborés, souvent avec le concours des fabricants de microprocesseurs eux-mêmes.