FLAC
C’est ce type d’acoustique complexe que le MP3 ne restituera pas, ici la salle de concert Athenaeum, à Bucarest. (crédits Fusion-of-horizons) FLAC, pour Free Lossless Audio Codec, est un algorithme de compression audio sans perte particulièrement adapté aux besoins des mélomanes. En effet, depuis l’avènement du format MP3 basé sur un algorithme de compression destructeur qui réduit le spectre de fréquences en ôtant celles qui sont le moins audibles, le monde de la musique numérique s’est habitué à une pauvre qualité de restitution, parfois très éloignée de celle d’un simple CD… Rendus nécessaires par les faibles débits des accès internet à la fin des années 90 (quand naquirent les premiers stores de musique en ligne comme iTunes ) les fichiers musicaux compressés en MP3 perdaient jusqu’à 80% de leur taille initiale, donc une perte de richesse sonore équivalente, même si l’intelligence de l’algorithme compense (un peu) par divers artifices… À cette époque, les audiophiles n’écoutaient que des CD audio ou des enregistrements DAB, et le MP3 et ses dérivés furent confinés aux premiers baladeurs numériques ( iPod, Zune, etc. ) dont la qualité de restitution et les piètres écouteurs dissimulaient en partie la dégradation du son… Et puis, alliés à la démocratisation de l’informatique, les avantages de la musique numérique devinrent si évidents (facilité d’achat, immense choix, écoute en de multiples lieux, copies facilitées) que les audiophiles commencèrent à s’y intéresser, sans y trouver leur compte, du moins au début… En effet, même s’il est possible, en augmentant le bit rate (la bande passante du fichier sonore) et donc en adaptant le taux de compression du MP3, de produire un fichier compact en améliorant la qualité, ce n’est toujours pas l’exactitude de l’enregistrement original et quantité d’informations sonores sont perdues… Alors, le FLAC vint aux audiophiles ! Suivant les traces des algorithmes non destructeurs qui existaient déjà en photographie (le MP3 est au son ce que le JPEG est à l’image) le nouvel algorithme non destructeur fut rendu disponible par la fondation Xhip.org en 2003… Libre de droits et capable de compresser un fichier audio de 30 à 70%, le FLAC n’atteint certes pas les taux de compression du MP3 qui peuvent dépasser les 80 %, mais il n’altère pas le fichier original et le son retrouve enfin toute sa matière. Basses profondes, aiguës cristallines, préservation du timbre des instruments et de la voix, acoustique d’une salle de concert, le FLAC permet de retrouver tout cela dans vos appareils numériques, pour peu qu’ils soient compatibles avec ce format. Si les débuts furent laborieux, le MP3 était déjà bien installé, le FLAC gagne progressivement du terrain, au point qu’Apple se fendit d’une version propriétaire nommée ALAC (Apple Lossless Audio Codec.) Aujourd’hui, la majorité des baladeurs numériques supportent l’un ou l’autre de ces formats, et la différence d’écoute et déjà sensible. Pourtant, si vous êtes un audiophile heureux possesseur d’une installation hi-fi haut de gamme, chez vous ou même en voiture, prenez la peine d’essayer le FLAC, vos oreilles vous le rendront !