Alder Lake
L’Alder Lake original, un lac de barrage sur la Nisqually River près de Washington (Crédit Eric Friedebach) Alder Lake, le lac des Aulnes, est le nom de code de la dernière architecture microprocesseurs Intel, toutes catégories confondues à l’exception de ceux destinés aux serveurs. Si, trop longtemps, la firme historique s’est reposée sur ses lauriers, au point de se faire ravir le titre du CPU le plus performant par AMD, l’éternel rival avec l’excellente famille Ryzen, on dirait que le géant bleu s’est enfin réveillé ! En effet, la nouvelle architecture marche sur les pas d’un autre géant, Apple, qui vient de quitter Intel, justement, pour voler de ses propres puces composées de cœurs hybrides, les performants M1 et M2… Et que cache cette hybridation ? Toute simplement deux types de cœurs différents ! Pour les moins technophiles d’entre vous, depuis deux décennies, les microprocesseurs sont composés de cœurs, des unités de calcul intégrées, jusque-là toutes identiques, qui se partagent de la mémoire cache interne. Ces cœurs répondaient tous en ensemble et indistinctement, aux sollicitations des applications, même les plus légères. Sur le marché des smartphones, on imagina ( ARM en premier ) que deux types de cœurs différents pourraient avantageusement être insérés dans un Soc, un microprocesseur tout intégré : le premier, dit « basses performances » et consommation réduite se nommant E-Core, et le second P-Core, hautes performances et consommation à l’avenant, le tout équipé d’un contrôleur interne se chargeant de répartir les charges de calcul en fonction de la pertinence des besoins. Alors, Economy Core et performance Core sont-ils le futur immédiat des microprocesseurs ? Assurément, oui ! Tant chez ARM que chez Apple, et maintenant chez Intel, cette architecture hybride augmente largement l’efficience, donc les performances et l’autonomie, car nul besoin de puissance en permanence pour la majorité des tâches logicielle que nous exécutons tous les jours. Pourtant, même en surfant sur le net, un scroll rapide peut engendrer un ralentissement, et nous apprécions tous de savoir que nos machines peuvent retoucher une photo, participer à une visioconférence en HD, ou encore exécuter le dernier jeu du moment… L’architecture hybride multicœur répond parfaitement à ces besoins en utilisant les E-Core la plupart du temps, et en basculant en quelques millisecondes sur les P-Core au besoin, d’une façon imperceptible pour l’utilisateur. Reste à savoir si AMD, l’autre grand fournisseur de microprocesseurs PC, annoncera lui aussi des projets d’hybridation de son architecture multicœur, ou s’il persistera sur la voie actuelle en optimisant encore ses puces à court voire à moyen terme…