Atari
Atari 1040 ST, le grand frère du 520 ST… (Crédit Felix Winkelnkemper, Flickr) Qui se souvient encore d’Atari, la glorieuse marque d’ordinateurs d’antan ? Aujourd’hui, rachetée par Infogrames, elle n’est plus qu’un portail de vente de jeux vidéos ; pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi…
Fondée en Amérique, au début des années 1970 par Nolan Bushnell et Ted Dabney, la société commercialise un des premiers jeux vidéos de l’histoire, le bien nommé Pong. Quadragénaires et plus, souvenez-vous de ces deux rectangles hypnotiques, placés de part et d’autre d’une ligne verticale traitillée qui figurait un filet de tennis… C’était cela, Pong ! Sur une borne d’arcade, les deux joueurs se faisaient face et cherchaient à se renvoyer une balle carrée, soit quatre pixels grossièrement assemblés… Et pourtant Pong fut un énorme succès : 35.000 bornes furent vendues aux salons de jeux du monde entier…
Deux ans plus tard, la firme décide de lancer la première console de jeux domestique et Pong entre dans les foyers… sous le poste de télévision ! En 1977, Atari commercialise une console de jeux à cartouches, l’Atari 2600 : avec quarante millions d’unités vendues, c’est une nouvelle réussite pour la firme qui conforte sa position.
Pourtant, au début des années 80, la société est en proie à de graves difficultés financières. Achetée par Warner, la branche ordinateurs et consoles est revendue à Sam Tramiel, le fondateur des célèbres ordinateurs Commodore, fraichement licencié de l’entreprise qu’il avait pourtant lui-même créée…
Qu’à cela ne tienne ! Sam Tramiel caresse un nouveau projet informatique : il renomme sa nouvelle société Atari Corporation et en 1985 lance l’Atari ST, doté du système d’exploitation maison, le TOS, pour Tramiel Operanding System. Le nouvel ordinateur, doté d’une interface conviviale (GEM) et de performances honorables, se place en concurrence avec l’Amiga de Commodore et, dans une moindre mesure, avec le Mac d’un certain Steve Jobs…
Après des débuts difficiles, le succès vint à Atari avec la gamme 520 ST, puis 1024 ST : intégralement contenus dans le bloc du clavier, dotés de nombreux connecteurs, notamment de prises MIDI qui firent la joie des musiciens, les ordinateurs ST étaient polyvalents, simples d’emploi et bénéficiaient d’un prix avantageux… En y ajoutant un catalogue de jeux très fournis, on obtient une recette qui fit vendre cette série à plus de 6 millions d’exemplaires, un record pour l’époque !
Pourtant, au début des années 1990, face à la montée irrésistible des ordinateurs compatibles PC, Atari bat une nouvelle foi de l’aile. Après l’échec relatif des nouveaux ordinateurs TT et Falcon, pourtant performants et bien conçus, la firme met un terme à sa production informatique pour se concentrer sur une console de jeux novatrice, la Jaguar 64 bits, le projet de la dernière chance.
Las ! Nouvel échec, et Atari se fait largement dépasser par Nintendo et Sega, les prochains ténors du marché. À court de liquidités, la firme est moribonde…
En 1996, Atari fusionne avec JTS, et depuis, passe de mains en mains, sans parvenir à sortir de l’ombre. Seul son nom perdure, pour les souvenirs qu’il évoque. Et c’est ainsi que la prestigieuse marque pionnière, vidée de sa substance, est devenue un portail de vente de jeux vidéos en ligne…