Beacon
Le smartphone, un espion redoutable si l’on n’y prends pas garde. Dans le monde des télécommunications, un beacon est une balise de proximité, comprenez un émetteur-récepteur, qui permet de géolocaliser un smartphone dans un rayon de quelques dizaines de mètres, au maximum une centaine. En 2013, Apple fut le premier à utiliser le beacon à large échelle sous le nom de iBeacon et quelques autres suivirent ensuite.
Destiné à une localisation à l’intérieur des grands bâtiments (là où les signaux GPS ne passent pas) le beacon est plus précis que ce dernier et permet de localiser un smartphone avec une marge de quelques centimètres en utilisant les protocoles Bluetooth ou Wi-Fi.
Quelle utilité, me direz-vous, à part peut-être retrouver la sortie la plus proche dans un stade inconnu ? Contre toute attente, les premiers utilisateurs en masse de ces petits boîtiers furent des commerçants ! Imaginez qu’a votre arrivée dans un commerce, son système informatique connaisse votre identité, vos préférences en matière de goûts, de mode, ou encore si vous êtes un habitué, par exemple. À votre passage, le système du magasin pourra, par l’intermédiaire de votre smartphone, vous soumettre une offre promotionnelle personnalisée, la direction du rayon diététique si vous êtes diabétique ou en surpoids, ou encore vous orienter vers la cafétéria et les toilettes !
Bien sûr, pour que tout cela fonctionne, l’utilisateur devra, au préalable, installer une application fort indiscrète sur son smartphone. C’est elle qui collectera les goûts, les particularités et habitudes du client, et qui dialoguera avec le système via le beacon, qui officiera en tant que guetteur-relais pour situer la cible.
Le potentiel d’utilisation des beacons est donc fort large : guidage dans un parking souterrain pour retrouver son véhicule, orientation dans des aéroports ou des hôpitaux, pour ne citer que les plus évidentes… Sans oublier un potentiel de dérive à l’avenant, comme avec toutes les applications qui recueillent des données personnelles non anonymisées : alors shopping à l’ancienne ou shopping numérique lourdement orienté ? À vous de juger !