Chia
Chia, la vertueuse graine devient l’homonyme d’une nouvelle cryptomonnaie ! (crédit Marco Verch) Dans l’esprit commun, Chia est une graine pourvue de nombreuses qualités. Dans l’esprit d’un Geek, Chia ( XCH coin pour les intimes) c’est aussi le nom d’une cryptomonnaie pourvue de son propre langage de programmation, le Chialisp. Inventée par Bram Cohen, le concepteur du réseau de partage peer-to-peer BitTorrent, cette cryptomonnaie ne s’appuie pas sur le « Proof of Work », une méthode de minage basée sur le calcul intensif utilisée pour authentifier les transactions sur la blockchain, mais sur le « Proof of Space and Proof of Time », une autre méthode qui utilise l’espace libre des unités de stockage informatiques. Concrètement, si la méthode habituelle, soit celle de la majorité des cryptomonnaies, repose sur la puissance de calcul des cartes graphiques et, dans une moindre mesure, des CPU voire des systèmes spécialisés ( ASIC ) particulièrement énergivores, celle mise en oeuvre par l’algorithme de Chia fait un usage intensif, dans un premier temps du moins, des SSD les plus rapides, soit ceux interfacés en NVME sur PCI express 4.0, ou SATA 3 au minimum. Et alors me direz-vous ? Alors, après l’envolée du prix des ASICS et des cartes graphiques puissantes, partiellement dues à leurs achats massifs par les mineurs de crypto dites « classiques », Chia menace de provoquer la même inflation des prix, puis la même pénurie sur les SSD et les disques durs, en particulier ceux de grande capacité, qui sont utilisés pour stocker les plots calculés par les SSD ! C’est que pour être très rentables, les fermes de serveurs qui produisent les cryptomonnaies ne peuvent agir que sur une grande échelle, et achètent donc par milliers les composants qu’elles utilisent… Et si le succès est au rendez-vous, la demande augmentera, et la pénurie s’installera durablement sur les marchés informatiques tant que les cours se maintiendront ! Associée à l’épidémie du COVID 19, à la sortie des nouvelles consoles phares de Microsoft et de Sony et enfin à l’essor des cryptomonnaies, la demande en semi-conducteur explose comme jamais auparavant, et tout indique que la tendance va être durable, au moins à court et moyen termes. D’ici là, les quelques industriels capables de graver des microprocesseurs en grande quantité, soit TSMC, Samsung, Intel, Global Foundries, notamment, devront s’adapter rapidement pour empêcher une pénurie mondiale qui toucherait quasiment tous les secteurs de nos sociétés, en particulier ceux de l’informatique, des communications et des transports, sans même parler de « l’entertaitment » déjà fortement impacté au moment où nous écrivons ces lignes.