Rugged

Les portables Toughbook, aussi à l’épreuve de l’eau (crédit Panasonic) Rugged (solide, robuste) cette appellation désigne le matériel informatique « durci » résistant aux chocs, à l’eau et à la poussière comme aux températures extrêmes.

De nombreux appareils peuvent prétendre à cette désignation : ordinateurs portables, tablettes, sans oublier certains smartphones. Il existe même des ordinateurs « rugged » aux formats rack 19 destinés à être embarqués dans un contexte exigeant, un navire de guerre par exemple.

Alors, comment s’y prends-ton pour rendre résistants nos fragiles appareils informatiques ? D’abord, en partant d’une page blanche (et non d’un modèle grand public dérivé) pour réduire les causes de fragilité structurales.

Ensuite, et autant que faire se peut, on élimine toutes les pièces électromécaniques, comme les disques durs et les ventilateurs. Plus rapide, plus léger, chauffant peu, le SSD est le support de stockage privilégié des ordinateurs « rugged ».

Pour le refroidissement, exit les fragiles coques en plastique, et place à l’aluminium, au magnésium, et aux systèmes passifs composés de caloducs qui utilisent la coque métallique pour refroidir le système en la transformant en convecteur. Et quand un refroidissement actif est nécessaire, les ventilateurs sont des modèles spéciaux, aptes à fonctionner dans des conditions extrêmes.

Enfin, autour de cette coque métallique, de nombreuses zones d’absorption des chocs sont disposées : coins en caoutchouc, zones déformables, trappes étanches et écran en verre renforcé achèvent de « durcir » l’appareil.

Le tout répond à diverses normes, comme la MIL-STD (military-standard) ou l’indice international à deux chiffres nommé IP (indice de protection) qui est d’autant meilleur qu’il est élevé. Par exemple, un ordinateur portable estampillé MIL-STD 810G devra subir 26 (!) chutes d’une hauteur de 1,22 M sur une dalle de béton et selon des angles variés, et encore fonctionner ensuite pour mériter cette appellation…

À l’identique, l’appareil sera immergé une heure dans 1 mètre d’eau, et subira des projections de poussière, de sable, diverses vibrations et température extrêmes (-20 + 60 degrés Celsius !) Moins exigeante, la norme IP 67 d’un smartphone le rendra résistant à la poussière, aux projections et à l’immersion, mais pas aux chocs, ce qui l’empêche d’être qualifié de « rugged ».

Au final, les appareils rugged sont des modèles spécifiques très différents des modèles grand public. S’ils sont généralement plus lourds et plus épais, ils sont surtout beaucoup plus onéreux, rançon de leur conception spécifique et de leurs composants triés sur le volet.

Pourtant, toutes les personnes affrontant des environnements difficiles (militaires, pêcheurs, archéologues, photographes animaliers, chef de chantier, etc.) auront avantage à considérer cet investissement, finalement très rentable sur la durée.