Steve Jobs
Steve Jobs en 2007, déjà très marqué par la maladie, présente l’iPhone.(Crédit Mathew Yohe) Steve Jobs, de son vrai nom Steven Paul Jobs, était un homme qui suivait une idée par tous les chemins qu’elle emprunte, même les plus tortueux… Né à San Francisco le 24 février 1955, il s’intéresse très tôt à l’électronique et à l’âge de 20 ans, il cofonde une entreprise dans le garage parental : Apple !
Et sur quoi se fonde cette jeune pousse ? Sur l’idée que l’ordinateur personnel, alors balbutiant, devait être simple à utiliser ! La simplicité comme fil conducteur, et si possible au service de tâches complexes, voire d’un homme complexe et parfois controversé ? Toutes les créations de Steve Jobs furent marquées de cette empreinte en forme de paradigme : l’informatique devait être simple et, si possible, esthétique !
En 1976 nait l’Apple I, un micro-ordinateur à monter soi-même conçu par Steve Wozniak, l’un des cofondateurs d’Apple ; un galop d’essai suivit par l’Apple II, complètement intégré, clavier et écran compris. Cette fois, la simplicité paya et l’Apple II fut le premier ordinateur personnel produit à grande échelle, la première réussite financière d’Apple aussi.
En 1979, Steve Jobs se rendit au Xerox Parc, à Palo Alto, en Californie. Là, il saisit immédiatement l’intérêt d’une invention qui allait bouleverser le monde informatique, la souris et l’interface graphique. Parallèlement au succès de l’Apple II, Steve Jobs développe donc le Lisa, un échec hors de prix, suivi du Macintosh, un succès qui définit encore l’utilisation de l’informatique actuelle, une interface graphique pilotée à la souris…
Pourtant, le caractère tranchant de Steve Jobs et sa façon de diriger Apple ne lui vaut pas que des amis… En 1985, il entre en conflit avec John Sculley, qu’il avait lui-même recruté et, à la surprise générale, ce dernier retourne le conseil d’administration contre son créateur… Mis au placard dans sa propre société et privé de tout rôle décisionnel, Steve Jobs s’en va en septembre 1985 et fonde une nouvelle société, NeXT computer.
Là encore son sens de l’innovation fit merveille, particulièrement avec l’ordinateur NeXT, un cube bleu novateur d’une saisissante beauté futuriste. Pourtant, les stations de travail NeXT sont trop onéreuses à produire et, malgré un succès d’estime, Steve Jobs les abandonne pour les logiciels, dont le moderne système d’exploitation NeXTSTEP.
Parallèlement, Steve Jobs rachète la division infographie de Lucas films et la renomme Pixar. Là encore, comme NeXT, la société perd de l’argent, mais Steve Jobs insiste jusqu’ à Tin Toy qui prépara le terrain d’un certain Toy Story… Le film d’animation rapporte 400 millions de dollars et dans la foulée, Pixar est introduit en bourse d’une façon aussi profitable qu’Apple en 1980 !
Deuxième colossal coup gagnant pour Steve Jobs et ce n’est pas le dernier, car entre temps, privée de son créateur, Apple périclite. En décembre 1996, la firme, qui a besoin d’un système d’exploitation novateur, rachète NeXT pour environ 400 millions de dollars (encore !) et un paquet d’actions, ce qui permet à Steve Jobs de retrouver le conseil d’administration d’Apple onze ans après l’avoir quitté… Moins d’une année plus tard, Apple est au bord de la faillite et Gil Amielo, Directeur général, est remplacé par Steve Jobs. En 1998, au sommet de son art, Steve jobs impose un nouveau slogan : « Think different » ! Ensuite, il abandonne les programmes déficitaires pour se concentrer sur quelques produits, dont le fameux iMac, et un système d’exploitation dérivé du NeXTSTEP, Mac OS X ( aujourd’hui MacOS ). Les piliers de l’entreprise étaient en place et Apple pouvait se redresser avec l’iMac, tout en rondeurs et d’un seul bloc : la simplicité était de retour ! Doté des pleins pouvoirs, Steve Jobs fit alors confiance à Jonathan Ive, un jeune designer talentueux qui dessinera toutes ses créations ou presque, et la simplicité devint beauté…
Après l’iMac vint l’iPod, accompagné d’iTunes : nouveau succès !
En 2003, date de la mise en service d’iTunes Store, le premier magasin de musique en ligne, Steve Jobs apprend qu’il souffre d’un cancer du pancréas, une forme particulièrement grave de la maladie… Pourtant, à un moment de son existence ou beaucoup se serait retiré, le maître d’Apple resta, absorbé par la création d’un PDA communiquant d’un genre nouveau…
En 2007, Steve Jobs lança l’iPhone accompagné d’iOS, son système d’exploitation sur mesure, un duo qui allait changer la téléphonie, mais aussi l’informatique mobile, une révolution comparable à celle de l’interface graphique pilotée par une souris ! La vague du iPhone, si simple à utiliser, mais aussi l’écosystème qui l’accompagnait (iTunes, App Store) balaya tout sur son passage et propulsa Apple en tête des ventes, des réussites boursières aussi.
Mais ce n’était pas encore assez pour Steve Jobs : épuisé, au crépuscule de sa vie, il imposa encore un format auquel personne ne croyait, une tablette tactile multipoints nommée iPad, grande sœur de l’iPhone… Le 27 janvier 2010, désormais très amaigri, jeans et pull noir, Steve Jobs présenta l’iPad à l’une de ses dernières keynotes, des événements que la concurrence avait appris à redouter… Avec raison puisque l’iPad se vendit tellement bien qu’il fit vaciller les PC portables, toutes marques confondues !
Très affaibli, en contraste total avec son entreprise devenue une des plus grandes capitalisations de tous les temps, Steve Jobs se retire sur cet ultime succès. Après avoir lutté 7 ans contre la maladie, l’homme qui pensait autrement s’est éteint le 5 octobre 2011 à son domicile de Palo Alto, en Californie. Dès que la nouvelle fut connue, devant les Apple Stores du monde entier, une foule se pressa pour déposer des fleurs, des bougies, des messages, comme si chaque client de la marque avait perdu un proche. Sur le site d’Apple, un portrait en noir et blanc couvre la page d’accueil. On y voit un homme doté d’un regard surprenant, intelligent et pénétrant, accompagné d’une seule phrase, toute simple : Steve Jobs, 1955-2011.