Upscaling
Night City, la ville de Cyberpunk 2077, un jeu capable d’essoufller n’importe quelle carte graphique de 2022. (Crédit Yuri Samoilov, Flickr). Dans le monde des cartes graphiques, l’upscaling ( mise à l’échelle ascendante ) consiste à calculer une image à une définition moins élevée que celle finalement diffusée à l’écran. Apparue dans les télévisions et les lecteurs DVD des années 2000, à l’origine pour afficher un contenu standard sur un écran FullHD, la technique évolue sans cesse, spécialement dans le monde des jeux vidéos 3D. Si, depuis longtemps, plus personne ne s’étonne de ce procédé en télévision, couramment utilisé pour afficher de simples images HD en 4K et bientôt en 8K, il en va autrement des gargantuesques performances exigées pour afficher un jeu vidéo récent dans les mêmes définitions : en effet, le nombre d’images par seconde exigées pour obtenir une fluidité dans l’action est plus élevé qu’avec une simple film, tant et si bien que les cartes graphiques performantes deviennent des monstres de calcul aux proportions et à l’appétit dévorant ! Ainsi, il n’est pas rare qu’une carte graphique pour joueur soit plus puissante que l’ordinateur qui l’héberge, pèse plus de 1,3 kg, soit affublée de trois ventilateurs capables de dissiper les 350 watts exigés, le tout pour un prix dissuasif qui peut dépasser 2.000 CHF, et beaucoup plus pour les modèles professionnels… Une telle démesure devient problématique, au point que Nividia décida d’alléger la charge des cartes graphiques en combinant des techniques avancées d’upscaling, connues sous le nom de DLSS, ou super échantillonnage. Concrètement, les cartes graphiques de la marque sont pourvues d’unités spécifiques nommées Tensor Core qui calculent les images en très basse résolution et, avec l’aide d’une I.A logicielle, les restituent à l’écran en s’inspirant d’une matrice quasi parfaite calculée au préalable par les supercalculateurs de la marque ! Cette technique permet de diviser par deux la puissance de calcul nécessaire, mais elle ne fonctionne qu’avec des cartes spécifiques, et des jeux qui ont été au préalable soumis à Nvidia, ce qui est le cas de tous les grands jeux récents. Bien sûr, le concurent AMD suivit, et le nombre d’acronymes basés sur des techniques différentes ne cesse de croître : DLSS, FSR, RSR, NIS, notamment, ont toutes le même objectif, celui d’alléger la charge de calcul en intervenant de manière logicielle sur l’image, et ce avec le concours indispensable de l’intelligence artificielle qui trouve là chaussure à son pied, calcul ultra rapide, prévision d’affichage et simulation répétitive, un terrain où elle excelle. Cependant, ne nous y trompons pas : sous ces airs de gadget pour joueurs, l’évolution de l’upscaling est l’une des clefs de l’affichage numérique de demain, y compris celui des casques de réalité virtuelle d’un certain… Métavers !