Watson
Le coeur physique de Watson, chez IBM. Mais l’intelligence artificielle se niche surtout dans la programmation, et dans la qualité et l’étendue des bases de données… Conçu par Charles Lickel d’IBM, Watson est un programme d’intelligence artificielle ( I.A ) capable de répondre rapidement à des questions formulées en langage naturel.
À la différence d’autres applications semblables, Watson est conçu pour discerner le vrai sens d’une phrase même quand celle-ci comporte un jeu de mots, ou même une pointe d’humour, ce qui déroute habituellement ce type d’applications…
La performance la plus médiatisée de Watson fut sa participation à l’édition américaine du jeu télévisé Jeopardy! : en 2011, il fut confronté à deux experts de ce jeu qui consiste à répondre, le plus rapidement possible, à des questions très variées, un peu comme dans « Questions pour un champion »…
Contre toute attente, Watson battit les champions humains malgré la formulation peu académique des questions… Il est vrai que pour obtenir ce résultat, le programme mettait à profit le concept du Big Data en s’appuyant sur des serveurs contenant des pétaoctets de données encyclopédiques… Tout le savoir du monde ! résumait un de ses concepteurs.
Mais le vrai prodige n’est pas là, même si ce volet est essentiel. La vraie force de Watson, c’est ses algorithmes d’apprentissage profonds ( Deep Learning ) capables de modifier le processus de recherche en fonction des résultats obtenus, exactement comme un cerveau humain ! Sans oublier les microprocesseurs IBM POWER 7 qui réunissent 2880 coeurs de calcul, une puissance conséquente capable d’extraire et de traiter en quelques secondes l’information contenue dans les serveurs,
Mais bien sûr, Jeopardy! n’était qu’une vitrine. Depuis, Watson fut nourri avec beaucoup d’autres informations. Ainsi, il absorba toute l’information disponible sur un type de cancer particulier, celui de la langue. Ensuite, dans un centre spécialisé, ses diagnostics furent comparés à ceux des meilleurs oncologues ; les résultats furent sans appel : quand les oncologues repéraient 50% des cancers de la langue, Watson en diagnostiquait 90% !
Depuis, aux États-Unis, de nombreux autres centres médicaux font appel à cet auxiliaire capable de tout apprendre ou presque et ils ne sont pas les seuls : depuis 2018, les réalisateurs du tournoi de tennis de Wimbledon utilisent aussi Watson pour assister les réalisateurs dans la détection des images vidéos les plus intéressantes à transmettre en direct lors des matches, là où le nombre des multiples flux captés par les caméras rend le choix pertinent difficile dans l’immédiateté… En résumé, comme le dit un chercheur d’IBM : « Watson est un système d’information cognitif capable d’acquérir, de mobiliser et de transmettre des connaissances de tous types ». Dès lors, comme aux échecs avec Deep Blue, du même IBM, sur certains points, l’humain ne peut plus rivaliser avec l’intelligence analytique de ce type de programmes, surtout lorsqu’ils sont couplés aux données exhaustives du Big-Data.
Pourtant, avec sa conscience, ses émotions, sa créativité, notamment, face aux logiciels comme Watson (qui mobilisent il est vrai une gigantesque infrastructure) l’homo sapiens conserve quelques forteresses qui semblent inexpugnables. Pourtant, au vu des progrès fulgurants (à l’échelle de l’évolution) réalisés par l’intelligence artificielle, on peut se demander pour combien de temps ?