ARM
L’architecture ARM intégrée, ici une puce NVIDIA TegraX1 (Flickr domaine public) ARM est une société d’ingénierie informatique d’envergure mondiale basée à Cambridge, Royaume-Uni. Pourtant, malgré la domination de ses architectures sur le marché de l’informatique mobile, la société est peu connue du grand public, qui ne retient généralement que les intégrateurs finaux. Fondée en 1990 par Robin Saxby, ARM s’appelait originellement Acorn RISK Machine : qui se souvient encore d’Acorn et de son ordinateur personnel BBC micro ? Ce fut un succès en Angleterre, mais c’était l’époque où les constructeurs de micro-ordinateurs foisonnaient et disparaissaient rapidement ( Atari, Thompson, Amiga, Commodore, Sinclair, etc. ) pour ne citer que les plus connus, les plus éphémères aussi… En 1999, sur les cendres de la maison mère est née ARM Holdings qui poursuivit le développement d’une architecture RISC intégrée, un concept audacieux, opposé à celui du CISC d’Intel et AMD, et qui aboutira au fameux SoC (System on Chip) de nos smartphones actuels. En 2016, HARM passa dans le giron de SoftBank, une Holding japonaise qui se fendit de 31 milliards de dollars pour acquérir ce joyau britannique qui eut l’audace de s’épanouir hors de la Silicon Valley ! Et dans un monde où la majorité des microprocesseurs sont d’origine américaine ( Intel et AMD toujours ) ce n’est pas sa seule originalité… En effet, si ARM conçoit et développe des microprocesseurs très avancés pour l’informatique mobile, elle ne les commercialise pas… La société anglaise se contente de vendre ses licences d’architecture et son jeu d’instructions à d’autres, généralement des fabricants de smartphones ou de tablettes, mais aussi d’ordinateur, voire de supercalculateur. Libres à eux d’adapter la performante architecture ARM, de lancer la fabrication du produit final, sa commercialisation aussi, et au passage d’en assumer les risques et les bénéfices !
Séduits par la souplesse du concept, tous les grands fabricants de l’informatique mobile actuelle ont adopté les licences de l’architecture ARM, au rapport performances / encombrement / consommation inégalé.
Samsung et son Exynos, Nvidia et sa puce Tegra, Qualcomm pour le Snap Dragon, et même Apple avec ses Bionics, tous ces microprocesseurs partagent une architecture commune d’origine ARM, parfois profondément remaniée, selon les besoins de l’acquéreur final. En résumé, ARM / SoftBank jouent désormais dans la cour des grands de l’informatique en fournissant des licences aux fabricants de terminaux mobiles, mais pas que : en 2020, Apple annonce que désormais, l’ensemble de ses ordinateurs seront animés par l’Apple Silicon, alias M1 , le nouveau SoC maison développé sous licence ARM. Et la même année, c’est Fujitsu Riken qui annonce que Fugaku, le plus puissant calculateur de la planète, repose sur 152.064 SoC ( rien de moins ! ) eux aussi développés sous licence ARM ! Dès lors, si la concurrence (AMD et surtout Intel) ne réagit pas très rapidement, le futur proche en matière d’architecture de microprocesseurs intégrés pourrait bien s’appeler ARM, et le monopole est rarement profitable aux consommateurs…