ASML
La couleur violette, dont l’extrémité du spectre (EUV) permet une grande finesse de gravure. (Crédit photogramma1, Flickr) ASML est une entreprise hollandaise qui conçoit et fabrique des machines de photolithogravure qui servent à réaliser des puces électroniques dans le monde entier ou presque. Inconnue du grand public, cette entreprise européenne dont le siège social est à Veldhoven, Pays-Bas, fut fondée en partenariat avec le géant Phllips en 1984 avant de conquérir son indépendance quatre ans après. En 2021, elle est devenue l’un des maillons indispensables, à l’échelle mondiale, de la chaine des semi-conducteurs qui aboutit à la commercialisation de tout type d’appareils électronique ou informatique dotés d’un microprocesseur, ordinateurs et smartphones compris. C’est que pour graver les microprocesseurs hautes performances actuels, qui contiennent des milliards de transistors sur une surface de quelques centimètres carrés, les fondeurs industriels ont recours à des machines de photolithographie extrême par ultraviolets (EUV) qui autorise une finesse de réalisation inférieure à 10 nanomètres, ce qui permet de miniaturiser les puces électroniques avec toujours plus d’efficience. Or, de telles machines, qui ne sont produites que par ASML, peuvent peser 180 tonnes pour un coût dépassant 100 millions d’euros ! Ce sont des monstres de complexité et de précision qui nécessitent entre 12 et 18 mois d’assemblage, ce qui rend difficile une rapide augmentation de la production comme les livraisons aux fondeurs, TSMC, Intel et Samsung en tête. Dès lors, pour espérer résorber la situation de pénurie actuelle, en particulier sur le marché de l’informatique de pointe, il faudrait pouvoir livrer plus de machines de lithographie EUV, mais ASML est au maximum de ses capacités, et construire une nouvelle unité de production prendrait deux ans, au bas mot… ASML est donc l’une des entreprises européennes les plus courtisées actuellement : elle emploie 24.000 salariés hautement qualifiés pour une valorisation qui est passée de 78 milliards d’Euros en 2018 à plus de 200 milliards d’Euros en 2021, ce qui en dit long sur l’avenir de la société dans un monde numérique qui ne peut plus se passer d’elle, du moins tant qu’aucun autre concurrent d’envergure n’émerge sur son secteur d’activité…