e-identité
Distinguer numériquement un être humain sans nuire à ses droits fondamentaux, le défi de l’e-identité… L’e-identité, ou encore identité numérique (IDN) est un procédé d’identification capable d’authentifier avec une probabilité très élevée l’identité d’une personne, notamment sur internet. Bien sûr, le terme d’identité numérique est déjà utilisé partout ou presque sur internet : profils en tout genre plus ou moins sécurisés (réseaux sociaux, site d’achat en ligne, forums, avatars ou encore chat direct) tous ces usages font appel à des identifiants, qui collectent des informations, mais très peu sont vérifiés et authentifiés, pour ne pas dire aucun… Une véritable identité numérique, au sens légal du terme, repose donc sur des processus de contrôles et de fabrication, généralement informatiques et humains, au moins aussi fiables que ceux utilisés pour les cartes d’identité classiques. De nombreux États, dont la Suisse et la France, planchent sur des projets d’identification numérique reposant sur des données biométriques numérisées (photographies, empreintes digitales, iris de l’oeil ) mais le pas n’est pas encore franchi. En Suisse, le projet SwissID, qui fut repris par la Poste et soutenu par des entreprises proches de l’État, compte déjà près de deux millions d’utilisateurs et permet d’attester, de façon plus sécurisée, l’identité d’une personne sur internet, car elle fonctionne avec une double authentification, notamment par l’envoi d’un courrier. Swiss ID permet déjà de signer numériquement sur le web, et d’effectuer de petites opérations commerciales et financières auprès des entreprises partenaires, notamment, mais elle ne comporte aucune donnée biométrique. À relever que beaucoup d’autres projets sont à l’étude dans les arcanes des États les plus avancés (pas toujours les plus recommandables) comme celui d’implanter, sous la peau des citoyens, une puce inspirée de celles déjà utilisées dans les passeports numériques. Cette puce contiendrait les données personnelles d’un individu ( biométriques, médicales, administratives, mais aussi d’éventuels antécédents pénaux, sous forme cryptée ) et ne serait consultable et modifiable que par des services agréés, y compris à distance ; on murmure même que, la miniaturisation aidant, cette puce serait géolocalisable, tant qu’à faire… Alors, on tentera sûrement de nous vendre ce procédé comme une avancée majeure de la sécurité, ce qui n’est pas entièrement faux ; peut-être même qu’il permettrait de sauver des vies et de compliquer celles de certains hors-la-loi et autres hideux déviants… Pourtant, si le procédé parvient jusqu’à nous, il sera bon de se rappeler cette phrase que l’on attribue parfois à Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis : “un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux…”