Eniac
L’Eniac dans son hangar climatisé, avec les moyens de l’époque ! L’ENIAC (Electronic Numerical Integrator Analyser Computer) est l’un des premiers ordinateurs dont le fonctionnement est entièrement basé sur l’électronique. En effet, ses prédécesseurs allemands et anglais (à l’exception du Colossus ) mis au point au cours de la Deuxième Guerre mondiale étaient encore électromécaniques.
Développé pour l’US Army par l’université de Pennsylvanie en 1946, l’ENIAC sera transféré l’année d’après dans un laboratoire de l’armée américaine où il servira, entre autres, au calcul de trajectoire des obus d’artillerie. Ses créateurs, John William Mauchly et J.Prepert Eckert, utilisèrent la technique des tubes électroniques à vide (il en contient 17468 exactement !) pour amplifier les signaux et parvenir à une puissance de calcul proche de celle d’une calculette actuelle !
Concrètement, dans son état de fonctionnement habituel, l’ENIAC occupe une surface de 170 m2 et pèse plus de 30 tonnes pour un volume de 30 m3… Chaque jour, de nombreux tubes à vide (aussi nommés lampes) explosaient et devaient impérativement être changés. L’une des multiples causes de ces pannes était la présence d’insectes sur les tubes chauffés à blanc. Leur combustion entrainait alors l’explosion du tube et provoquait la panne !
De là proviendrait l’expression Bug (cafard) qui a traversé le temps pour signaler de nos jours encore, un dysfonctionnement informatique dans le langage populaire, mais aussi, par extension, dans d’autres types de problèmes.
Pourtant, malgré tous ces inconvénients, l’ENIAC fonctionna jusqu’en octobre 1955 et fut un pionnier dans beaucoup de domaines liés à l’informatique, une discipline qui n’existait pas encore…
Alors, si vous intéressez à l’histoire des ordinateurs et qu’un beau jour vous passez du côté de Philadelphie, l’université de Pennsylvanie qui vit naître l’ENIAC en conserve un exemplaire original et fonctionnel dans un petit musée qui lui est dédié ; et si d’aventure vous l’immortalisez avec votre smartphone, rappelez-vous que du haut de ses 150 grammes, celui-ci possède une puissance de traitement infiniment supérieure au monument qu’il photographie, et mesurez les progrès accomplis !