imprimante3D
Une MakerBot Replicator, légère et bon marché, la démocratisaton est en marche ! (Crédit Creative Tools) L’impression 3D (tridimensionnelle) est un procédé de fabrication d’objets par couches additives de différentes matières depuis un modèle numérique. Née en 1984 sous l’impulsion de Charles Hull, un inventeur américain qui déposa de nombreux brevets, cette technique se nommait stéréolithographie et était complexe à mettre en oeuvre avec les moyens informatiques de l’époque. Concrètement, une tête d’impression superposait de fines couches de matière (plastique, bois, métal) préalablement chauffée à l’état liquide, ou semi-liquide, et crée un objet selon un modèle contenu dans un fichier numérique. Une machine fonctionnelle vit le jour en 1986 et fut commercialisée l’année d’après par 3D Systems. En 1990, l’impression par couche additive séduit l’industrie, en particulier le prototypage rapide. Dans ce secteur, l’impression 3D offre un gain de temps considérable : les modifications sont effectuées sur un ordinateur, dans un logiciel de création 3D, sur un fichier numérique qui sera transmis à l’imprimante 3D qui produira l’objet dans les heures suivantes… Auparavant, modifier un prototype impliquait soit de le refaire à la main, soit de changer entièrement les moules de production ! De plus, la technique ne produit pas de déchet, seule la matière composant l’objet est utilisée, sans matrice ni usinage. L’impression 3D gagna donc ses galons dans l’industrie avec des modèles lourds et coûteux, mais déjà capables de rendre d’appréciables services. La situation évolua peu jusqu’en 2005 où le docteur Adrian Bowyier, un ingénieur mathématicien de l’université de Bath, en Angleterre, imagina une machine autoréplicante qui créerait elle-même les pièces nécessaires à sa reproduction. Ce fut le projet RepRap, qui mit en oeuvre, pour la première fois, une machine capable de produire elle-même une grande partie des pièces nécessaires à sa construction ! De ce projet collaboratif basé sur l’Open source naquit une dynamique fondée sur le partage des fichiers numériques (les plans des objets) disponibles en libre accès sur Internet, notamment par l’intermédiaire de la plate-forme Thingiverse qui vit le jour en 2008. La même année, à partir de projet RepRap, de nouvelles imprimantes cette fois nommées 3D ( CupCake, MakerBot Replicator ) sont commercialisées à destination des petites entreprises et des particuliers : d’abord imitées aux matières plastiques, onéreuses et complexes d’emploi, ces nouvelles imprimantes d’objets solides sont en progression constante, et d’autres fabricants se lancèrent dans l’aventure. En 2021 cependant, malgré d’indéniables progrès, l’impression 3D grand public est encore une affaire de passionnés : très lente (le moindre objet prend des heures à se concrétiser) et toujours limitée aux petites créations peu qualitatives en matières plastiques diverses, il faut espérer l’arrivée sur ce marché d’un géant de l’impression (on parle avec insistance de HP) pour investir suffisamment dans cette technique dotée d’un immense potentiel en lui procurant l’ergonomie, la souplesse et les performances qui lui manquent encore actuellement…