MP3
Le MP3, à droite, apauvrit les fréquences en applatissant la courbe sonore. (Crédit Roberto Zingales) Le MP3 est un algorithme de compression audio, composante sonore de la norme MPEG2 éditée par le Moving Picture Experts Group, l’équivalent vidéo de la norme JPEG pour les photographies. À l’origine, le MP3 fut développé par l’institut allemand Fraunhoffer, en collaboration avec d’autres entreprises. L’objectif était de réduire massivement le flux d’information sonore, donc la taille des fichiers, pour leur permettre d’être utilisés par le matériel d’alors, celui des débuts des années 1990. Concrètement, cet algorithme destructif supprime, notamment, des informations sonores sur des fréquences peu audibles par l’oreille humaine. Il en résulte un fichier d’une taille réduite parfois d’un facteur quinze ou plus pour une qualité sonore acceptable, du moins sur du matériel basique. En effet, si cette compression très importante passe, en raison de son ingéniosité, relativement inaperçue avec un baladeur ou avec des haut-parleurs d’ordinateur, ce n’est pas le cas sur une installation de haute fidélité, fut-elle embarquée. Là, un mélomane regrettera la pauvreté du son, concentré autour des fréquences moyennes, et sa faible spatialité. Pour parvenir à un compromis acceptable, il est nécessaire de jouer sur le bitrate, soit le flux d’informations que l’encodage véhiculera. Cette donnée influe directement sur la qualité sonore et par conséquent sur la taille du fichier : ainsi, un bitrate de 128 kbit/s donnera un très petit fichier, mais de qualité médiocre. À partir de 256 kbit/s, la taille du fichier grandira un peu, tandis que pour conserver une bonne qualité sonore, on préférera le 320 kbit/s. En dix ans, le MP3 est devenu le standard mondial de la musique numérique dématérialisée. En compagnie de deux challengers, WMA pour Microsoft et AAC pour Apple, tous les sites légaux ou non de musique en ligne, diffusent leur contenu dans au moins un des ces formats. Le MP3 est donc partout, pas forcément pour le meilleur… En effet, à l’ère du très haut débit et du stockage de masse, les ordinateurs et autres baladeurs numériques, dotés de plusieurs gigaoctets de mémoire, sont capables de supporter les exigences des nouveaux formats de compression dits non destructeurs, tels le FLAC ou encore l’ALAC. Ces derniers prennent beaucoup plus de place que le MP3 et ses cousins, et alors ? En contrepartie, ils apportent les avantages de la musique dématérialisée sans sacrifier la qualité sonore, puisqu’elle est identique à l’original, et c’est là que devrait être l’essentiel ! Reste qu’ils ne sont encore pas, loin s’en faut, suffisamment diffusés pour menacer le MP3… Pourtant, il n’est pas interdit d’espérer encore mieux, puisqu’en matière de musique en ligne, certains sites comme Quobuz offrent même la qualité originale, celle du studio d’enregistrement (bien supérieure au déjà très bon CD) contre une modique surtaxe, même s’il faut être équipé de très bon matériel pour percevoir la différence !