SWIFT
Quiconque est éjecté de SWIFT, voit son flux financier se tarir, particulièrement en US dollars. (Crédit Sharon McCutcheon, licence Unsplash.) SWIFT, pour Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, est à a la fois une société coopérative et un réseau mondial de messagerie interbancaire. Fondée en 1973 à La Hulpe, en Belgique, la société inaugura le réseau éponyme en 1977 avec pour objectif de remplacer le papier, mais aussi le TÉLEX, un système certes moderne, mais lent et peu sécurisé, par un réseau électronique standardisé qui allierait fiabilité, traçabilité et souplesse d’emploi, et qui serait adapté aux exigences des flux financiers. SWIFT est donc un ensemble de services payants servant à transférer de l’argent entre deux banques. Ses avantages, et surtout la sécurité qu’il procure, le firent adopter par quasiment tous les pays du monde. Un demi-siècle plus tard, en 2022, devenu le plus grand des réseaux de transfert financier, SWIFT permet l’échange de centaines de milliards de dollars par jour, et sa puissance (certains diront son hégémonie) est plus grande que jamais… En effet, si la coopérative est officiellement détenue par ses adhérents, plus de 2000 grandes banques mondiales, le réseau SWFIT sert aussi à de nombreuses pressions, notamment politiques, puisqu’en être banni provoque presque immanquablement, un assèchement partiel des flux financiers à destination du ou des pays sanctionnés. Pour ces raisons, quelques États importants, dont la Chine et la Fédération de Russie, mais aussi certains pays européens, cherchent une alternative au réseau SWIFT que l’on dit, bien que supervisé par la Banque Nationale de Belgique, influencé par la puissante Réserve fédérale américaine. Si quelques accords ont pu être trouvés, notamment à l’intérieur de l’Union européenne, aucun n’est complètement satisfaisant à l’international, et aucun ne peut vraiment remplacer SWIFT. Pourtant, on murmure que de nouvelles technologies, notamment la Blockchain, seraient décentralisées, beaucoup plus rapides, moins coûteuses et tout aussi fiables ; reste à trouver une volonté politique, un consensus, et à établir un standard international, ce qui pourrait encore laisser de beaux jours au cinquantenaire SWIFT !