Minage
Une ferme de minage située dans un entrepôt en Islande, pour minimiser les coûts de climatisation. (crédit : Marco Krohn) En informatique, plus particulièrement dans le domaine des cryptomonnaies, le minage est l’action qui consiste à mettre à disposition de la puissance de calcul pour un réseau supportant une blockchain, le support qui permet à ces monnaies numériques d’exister. Techniquement, il faut un ou plusieurs ordinateurs, souvent beaucoup plus, parfois des de milliers selon la cryptomonnaie choisie. Ensuite, si on veut que le processus soit rentable, il est nécessaire que ce matériel soit optimisé pour calculer, avec le plus d’efficience possible, des hashs cryptographiques, soit les entêtes des blocs qui constituent la blockchain, en schématisant fortement, car le procédé est complexe et peut différer d’une cryptomonnaie à l’autre. Dans ce type de calculs intensifs, la carte graphique GPU est beaucoup plus efficace que le microprocesseur CPU, en particulier pour des cryptomonnaies comme l’Éther. Un bon ordinateur de minage ( parfois nommé RIG quand il adopte une structure ouverte ) est donc doté de plusieurs cartes graphiques performantes, mais pas trop gourmandes en énergie, car après l’acquisition du matériel, la consommation électrique est la principale dépense du mineur, ce qui est aussi le défaut le plus saillant des cryptomonnaies, du moins de celles basées sur la preuve de travail… Avec l’essor du bitcoin en particulier, et des cryptomonnaies basées sur la blockchain en général, le minage s’est emballé au point de provoquer des ruptures de stock, mais aussi une flambée des prix sur les cartes graphiques les plus puissantes. Cette ruée pousse les fabricants de cartes graphiques à concevoir des produits dédiés au minage, notamment en supprimant les sorties vidéo, puisque l’affichage n’est plus l’objectif principal de ces cartes. Notons qu’il existe un ordinateur spécialisé pour miner un certain type de cryptomonnaie, l’ASIC (Application Spécific Integrated Circuits) qui est beaucoup plus performant que les CPU, puisque conçus expressément pour le minage, mais qui est aussi plus cher à l’achat… Toujours côté matériel, toutes les blockchains ne fonctionnent pas sur le duo CPU/GPU. Certaines, comme la récente cryptomonnaie Chia, misent sur l’espace de stockage, moins énergivore, mais de la puissance de calcul est quand même requise pour concevoir les blocs. Ensuite, une fois le type de matériel choisit et acquit, un logiciel de minage est indispensable pour rejoindre la blockchain, et il sera différent selon la cryptomonnaie que vous choisirez de miner. Toutefois, si au début, miner du bitcoin pouvait facilement être rentable, le mode d’évolution de ce dernier réserve aujourd’hui cette activité à des structures commerciales qui peuvent investir dans du matériel très performant en quantité, et ainsi dégager des bénéfices suffisants, sans oublier qu’il faut de solides réserves et des nerfs à toute épreuve pour absorber l’extrême volatilité des cours… À défaut, on peut toujours se tourner vers une cryptomonnaie naissante, au cours très bas, en espérant qu’elle suive l’exemple de son illustre ainé le Bitcoin, qui valait 200 $ il y a dix ans et 60.000 $ à l’heure où nous écrivons ces lignes ! Dès lors, il en va du mining comme de la ruée vers l’or de jadis, les premiers arrivés furent les premiers servis et pour un particulier peu nanti, miner revient à tamiser un ruisseau de montagne avec une battée en espérant, qui sait, une pépite ou une brusque flambée des cours…